Bienvenue à vous

Amis, famille, collègues, inconnus,

Nous vous invitons à partager sur ce blog un doux moment de rêverie, où que vous soyez, détendez-vous, lisez-nous, et profitez de cette jolie évasion...

lundi 11 juillet 2011

Salut à tous

Bonjour à tous nos fidèles lecteurs,

Je parviens aujourd'hui à ma glisser jusqu'une boutique informatique du bled pour vous mettre des nouvelles,
il est 14h30 il fait plus de 30 degrés, le gars qui tient la boutique n'a pas l'air réveillé,
et vu tous les fils qui sortent de l'ordi, et la dureté du clavier, je ne sais pas si j'arriverai au bout de ce message....!

Alors, disons que je vais aller à l'essentiel pour aujourd'hui.
Nous sommes donc dans l'Aveyron depuis 2 jours après avoir fini le LOt en beauté,
Avons passé 2 jours sur le chemin de ST Jacques par hasard, et avons decouvert une autre ambiance, et surtout Henri, à qui nous rendons hommage par un portrait que nous voulons vous livrer.

"Ce gars on le suit sur quelques mètres sur un bout de route de campagne. Accompagné de ses deux chiens, une caisse avec du foin sous le bras, il s'arrête et se retourne, alerté par le claquement des fers d'Onyx sur le goudron.
Sa démarche est bringuebalante, il tangue de gauche à droite, son bras droit est déformé, un accident peut-être. La cotte sur un T-SHirt trop petit et le chapeau de paille, je me joins à lui quand il prend place sur le petit banc de pierre devant sa maison.
Il invite tous les pèlerins à occuper sa grange, son pré, car, comme il dit "il en faut du courage". 
Dans sa caisse, un nid pour une de ses poules qui commence à couver, une a déja mis au monde huit petits hier.

Cinq générations l'ont précédé dans cette maison. IL est la dernière. Lui et sa femme n'ont pas eu d'enfants, une opération aurait été nécessaire. La voix chevrote, entre regret et sentiment d'avoir fait le bon choix.
Sa femme vit en ce moment chez ses parents très âgés dont elle s'occupe, et lui a perdu sa mère il y a quatre mois. Elle a toujours vécu ici, et y est restée quasiment jusqu'à la fin. Il exprime le vide qu'a laissé son départ, les yeux emplis d'un chagrin pudique pas encore dépassé.


On ne connait même pas le prénom de cette belle personne, mais déja les grandes lignes de sa vie.

Si leurs parents respectifs n'avaient pas vécu si âgés avec autant de soins, il auraient au envie d'ouvrir un gite pour les pélerins dans leurs bâtiments, mais y-a-t-il vécu avec son épouse? J'observe une alliance discrète mais point de présence féminine...



Il avait 300 brebis, et maintenant que c'est la retraite, en a gardé seulement 50, pour "maintenir les idées" comme il dit. Il travaillait dans les vignes avec ses chevaux et a vendu le dernier il y a peu de temps. La voix chevrote encore.. 
Il vient d'acquérir une presse pour faire de l'huile de noix? Ici, l'hiver, les amis se retrouvent au coin du feu pour éplucher les noix, qu'ils presseront plus tard, et dont il se partageront l'huile. Le tout est de toujours accompagner ces soirées de bon vin fait maison.


La cuisine est sombre, une modeste table dans le coin porte encore les signes d'un petit déjeuner pourtant loin. LA télé s'éteint quand on entre, et la café se réchauffe sur le feu. En Aveyron, c'est pas de café sans gnôle. 50°. On cherche le crapaud séché au pied de l'échelle dans la bouteille, mais il s'est probablement déja dissout dans cet alcool si fort.. 
Ici, on paie une taxe pour 5 litres de gnôle par an, pour en faire 100, en douce, dans les alambics cachés au fond des caves, c'est la coutume.
En Aveyron, on parle l'occitan d'ailleurs, tout les anciens s'y comprennent. L'accueil de l'étranger est long mais j'y comprends que si on lève le coude et qu'on bredouille trois mots de ce dialecte, le plus gros est fait.


Ce soir, on est invité à diner et la fin d'après-midi se remplit de visite aux brebis et tour dans le potager, planqué plus loin. Ramassage de patates ensemble, on passe en déposer chez la voisine de 90 ans, qui, comme il dit "a tiré le diable par la queue toute sa vie". Elle nous donnera des prunes du jardin en échange.

Tranche de vie, tranche d'une vie, échange entre des âmes curieuses de ce partage que nous offre la vie aujourd'hui.


Il s'appelle Henri, son prénom volé dans la bouche d'une voisine par mon oreille baladeuse.


Ce soir, Henri décline une invitation car "il a des invités". C'est le grand jeu, l'apéro fait maison coule à flots entre deux pommes de terre que l'on épluche pour les frites. Assis au frais sur le balcon, les poules, les chiens et la chatte nous tiennent compagnie observant, comme nous, les passants, pélerins ou voisins. LA toile cirée de cette table a du en voir passer des histoires, les revues ont pris la pluie. C'est à notre tour de la réveiller. Nos doigts sucrés, on goûte le miel sorti de la ruche, encore dans les alvéoles des abeilles.
Henri a deja préparé la salade, assaisonnée d'huile de noix et d'ail. Le morceau de veau rissole dans la poële pleine d'huile et les herbes commencent à sentir. La friteuse est trop petite, pour toutes les patates épluchées, le reste servira bien les amis.


Le diner se passe, bientot coupé par l'arrivée des amis d'Henri. Casquettes vissés sur la tête, mains pleines de camboui et les cottes débraillées, ils se joignent à nous autour de la table. L'un prend une assiette pour remanger un peu, l'autre se contentera de piocher dans les plats avec les doigts..


Si différents et si présents en ce moment hors du temps, où se rencontrent les personnes qui à l'accoutumée s'ignorent.


Un moteur. On entend des pas dans l'escalier, à peine la silhouette passée la porte, un lapin mort se retrouve balancé sur le carrelage, "il n'avait qu'à pas se trouver devant les roues de ma voiture"; Henri se réjouit du civet à venir.


Les uns prennent des nouvelles des autresn un de leurs amis est à l'hopital, ils râlent contre l'absence d'accueil le soir là bas et partagnet leurs expériences d s'être perdus dans ces lieux, si froids, si pressés, si décalés de leur réalité.. Il n'est pas mort, les sourires se dessinent aux coins des lèvres, avant de les replonger dans la prune.
Mais, comme dit Henri, "C'est pas de mourir qui est grave, ça, c'est la vie, c'est d'y rester"., alors, "n'attendons pas pour prendre le temps car, à courir toute notre vie, une fois qu'on a le temps, c'est pour l’éternité et on ne s'en rend même plus compte".

Voilà, c'était notre cher Henri,
Je n'ai pas la possibilité de vous en dire plus, et ne m'aventure même pas à vous mettre des photos par cet ordi, le plus lent du monde.

Nous sommes donc en pleine forme, dans l'Aveyron, à 20 km de Rodez.

Nous commençons à penser notre hiver dans le Cantal ou le Puy de Dôme, et nous rêvons déja!
Car, plus que deux mois de marche, de mobilité, mais le voyage n'est pas fini, sous cette forme il arrivera bientot à sa première fin, mais l'hiver sera fait d'autres découvertes, suivi d'un retour à 8 pattes de nouveau!

Nous faisons une bise à Sam, Paul, SO et sa famille,
Une bise à MAthilde, Aurélie (super!!!!!), Lydiane, Nelly qui gambade, Fred, Bernadette, LN qu'on attend, et tous les autres,
et à mes parents qui ont largement assuré dans le partage de notre mode de vie actuel, chapeau!!!!!

A bientot,
nous partons pour l'AUbrac, je ne garantis rien pour le net, ne vous impatientez pas............

3 commentaires:

  1. Les 3 promeneurs ont été vus et accueillis hier lundi 11/07 à Belcastel (12 - Aveyron) par mes parents. Une très belle rencontre m'ont-ils dit.

    Bonne route à eux ...

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  2. Que de beaux écrits, de belles rencontres, perchées hors du temps...merci de nous faire partager cette expérience! Cela me rappelle la vitesse folle a laquelle cours la société en ce moment. Tout doit aller vite, tout doit réussir tout de suite, heureusement nos amis les bêtes sont là pour nous rappeler le temps de vivre, de respirer, de se poser, ...parfois même au pas de l'âne ! Bonne continuation dans votre aventure humaine et animale.
    Aurélie

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  3. Bonjour chers baroudeurs peau d'âne...

    A moi aussi, cette rencontre a comme arrêté le temps, ce temps qui ne cesse de s'accélérer, si vite comme le remarque aussi Aurélie.
    Prendre le temps des rencontres à la vitesse de la marche et de l'entêtement d'un âne... Pas si fou que ça cet âne, de freiner le pas dans notre monde qui fonce tête baissée droit dans le mur!
    Merci pour votre simplicité et regard lucide et généreux sur la vie. Une belle bouffée de fraicheur !!
    A très bientôt dans votre journal ou sur les sentiers du monde...
    Vous trouverez certains des miens sur le blogue:
    http://www.surlaroutezen.blogspot.com

    Bonne route et bonnes rencontres insolites !!
    Paul
    paoloadv@yahoo.fr

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